A bas la vision glorifiée et idyllique de l'amour! Des spécialistes nous mettent désormais en garde contre le danger d'addiction à laquelle la passion peut mener. Quels sont les mécanismes mis en jeu? Quels sont les signes et les caractéristiques de la dépendance à l'amour?
Le Professeur Michel Reynaud, chef d'un département de psychiatrie et d'addictologie trace un parallèle saisissant entre l'amour et les drogues:
"Quand j’entends, jour après jour, des patients dépendants à diverses substances parler de leur jouissance passée, et quand je les vois souffrir du sevrage, je ne peux qu’être frappé par les similitudes qu’ils présentent avec les amoureux en souffrance. On retrouve les mêmes mots, les mêmes symptômes, la même idylle des débuts, époque de la toute-puissance et de la "toute jouissance". Puis le même glissement insidieux vers la dépendance ! Enfin, parce que le produit - ou l’Autre - vient à manquer, à ne plus suffire, ou à détruire, la même souffrance, la même déchéance, les mêmes combats entre la raison et l’envie irrépressible d’y retourner, les mêmes rechutes, le même dégoût de la vie, la même peur du vide...[...]. On a longtemps refusé de reconnaître, par manque de données scientifiques mais aussi par souci de ménager la morale, que ce qui rend accro, dans un cas comme dans l’autre, c’est la dimension du plaisir"
A la grande déception des amatrices de romans à l'eau de rose et de contes de fées, le miracle, la magie de l'amour sont dus à des hormones dont la production augmente lorsqu'on est amoureux.
"La dopamine, hormone du plaisir, et donc de la récompense et de la motivation, peut être excitée par la vue d'un beau tableau, par le sport, par la nourriture… mais le plaisir sexuel est probablement son meilleur stimulant, car il n'y a rien de plus important chez l'être humain que d'être aimé. Donc, lorsque nous avons du désir et du plaisir sexuel avec notre partenaire, nous secrétons de la dopamine, mais aussi de la lulibérine et des endorphines. C'est un cocktail magique, très proche en action de certaines drogues comme l'héroïne ou l'opium : nous nous sentons "planer". Par ailleurs, nous allons aussi secréter de l'ocytocine, hormone de l'attachement, qui nous fait nous sentir encore mieux avec l'autre" explique Michel Reynaud.
"C’est ce dopage de la mécanique naturelle du plaisir qui, dans l’état amoureux comme dans la toxicomanie, peut rendre accro. Le manque est alors vécu comme insupportable et la passion se transforme en addiction".
Il ajoute "Quand le manque est un manque à crever, quand on ne peut plus rien faire d'autre que de penser à l'autre, quand on abandonne sa famille, son travail, son pays, pour partir vers quelqu'un qui ne le mérite pas, quand on rampe sur la moquette alors qu'on vous piétine, alors là oui, la passion est une drogue dure."
Un autre psychiatre spécialisé en addictologie, Jean-Claude Matysiak, décrit les déviances qui peuvent toucher les dépendants à l'amour. Un mécanisme de fuite en avant peut s'installer tout d'abord. On met fin à une relation dès que la passion initiale commence à retomber et on change de partenaire pour revivre la même intensité.
"La répétition des aventures n'est pas satisfaisante. Ces gens le vivent très mal, car intimement, ce qu'ils souhaitent, c'est développer une relation amoureuse équilibrée. Ils n'y arrivent pas."
Il parle également d'une "nouvelle forme de bovarysme. Certaines femmes sont uniquement accros à tout ce qui fait l'exitation d'une rencontre. Elles raffolent des bouquets de fleurs, des petites attentions et autres dîners aux chandelles. Sans jamais vouloir aller plus loin. Ce qui leur plaît, c'est la phase de séduction. Mais leurs partenaires potentiels se lassent rapidement, et elles ne parviennenet évidemment pas à avoir une relation satisfaisante. Ces femmes souffrent"
Claude Marc Aubry, psychologue et psychanaliste, souligne que la dépendance amoureuse touche plus facilement les femmes, qui attachent généralement plus d'attention à leur vie sentimentale que les hommes. Il cite l'exemple typique de déclaration de la part de patientes auquel il est confronté:
" Quand je tombe amoureuse d'un homme, j’ai du mal à m’intéresser à autre chose qu’à lui, j'ai besoin de le prendre en moi, qu'il me remplisse et me comble. Quand il me quitte, même pour quelques heures, je me sens vide."
Pour lui, le phénomène de la dépendance est facilité par les conditions suivantes:
Vous pensez être addict? Ces trois spécialistes prodiguent leurs conseils thérapeuthiques au travers des ouvrages suivants:
Sources: réussir-en-amour.com, lemonde.fr, lemague.net, medisite.fr, linternaute.com
dimanche 15 juin 2008
L'addiction à l'amour
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
4 commentaires:
Très intéressant ce recueil de texte...
L'amour .. Mais il faudrait juste arrêter de l'expliquer et le vivre.↲La passion est autre, je pense.↲Que ce soit l'un ou l'autre, une mise au point dès le départ sera bénéfique, & une exposition de ses sentiments, à chaque jour, à sa moitié(e), aide à une bonne relation, avec de bons échanges, de bons accords, en tout.↲L'addiction à l'amour ? Mouaif' .. On peut parler d'addiction à l'humain plus généralement .. Ce seront, autant en Amour qu'en Amitié, toujours des facteurs internes au couple ou circonstances/interventions extérieures qui seront la cause d'une mauvaise entente.↲Voici ma petite opinion de la chose =}
moi je pense tout simplement qu'il n'y a que les femmes qui connaissent ce qu'est réellement l'amour,elles respectent ce sentiment car il est beau elle donne de la tendresse etc...malheureusement l'homme s'en tape de tout cela il s'interresse qu'a la partie audessous de son ventre! la femme vite deçue trompe alors son mari car dégoutée et la ces messieurs sont les premiers à les traiter de putains,alors que c'est eux les coupables de tous les tromperies de cette terrre!!!!
Arrête la drogue. Comme si tout était de la faute des hommes, qu'ils ne peuvent pas connaitre le vrais amour. Foutaises.
Enregistrer un commentaire